C’est étonnant lorsque “les yeux de l’amour” cessent.
Vous savez, cet état qui fait que l’on voit l’autre à travers le prisme de ses sentiments et que tous ses défauts sont gommés, sont transfigurés.
Cela pourrait paraître inquiétant de voir cesser cette euphorie, on pourrait même penser que cela signifie que l’amour lui-même a cessé…
Je pense l’inverse.
Se débarrasser de cela, passer ce cap, signifie voir enfin.
Et l’amour prend alors, petit à petit, tout son sens ; il quitte le temps de la foudre pour rentrer dans celui de la vérité.
Et seul ce temps dure.
J’imagine parfaitement comment elle a pu me percevoir un matin, de ses yeux nouveaux. Comment elle a pu voir les traits de mon vieux visage, les défauts de ma silhouette, les aspérités de mon caractère… Cela donne envie de fuir, de penser que l’être aimé n’est plus.
Et c’est un peu cela : celui que l’on a aimé devient ou disparaît.
Les yeux de l’amour m’ont quitté hier.
