L'autre matin, j'avais envie de vous parler de l'apport fantastique de la comédie musicale The Rocky Horror Picture Show à la culture Queer.
Ce billet n'a aucune prétention sauf celle de vous donner envie de découvrir ou redécouvrir l'oeuvre.
Tout d'abord, le show, écrit par Richard O'Brien (Riff Raff), relate l'histoire d'un couple américain bien pensant se perdant au propre comme au figuré au coeur d'un “château de Frankenstein” tenu par un transsexuel extra-terrestre.
Si derrière ce pitch complètement dingue se cache un cirque grand-guignolesque qui aura inspiré des milliers de Drag Queens, le RHPS est surtout une critique au vitriol des mœurs, une injonction à la liberté, au plaisir et une réflexion au sens de la vie. Rien que ça.
Dammit, Janet! Chanson de la quintessence du couple hétéro US WASP et derrière, les choeurs qui surjouent au dégout en répétant les fins de phrases mièvres.
A la fois joyeux et furieusement drôle. Critique du mariage et de l'hétérosexualité.
The Time Warp Le grand cirque décadent commence. On appréciera le criminologue, calme et posé, en maître de cérémonie, introduisant la chorégraphie, mimant ni plus ni moins, sous couvert de “saut dans le temps”, l'acte sexuel et la dépravation.
Sweet Transvestite Tim Curry signe là une interprétation majeure et sa voix, chaude et grave, détruit les conventions, le genre, et nous donne envie immédiatement de porter des bas résilles.
Masterclass de la transfiguration de l'hétérosexualité.
Touch-a, Touch-a, Touch-a, Touch Me Chanson ultime de la découverte du plaisir féminin et de la libération qu'il provoque, il y a évidemment un côté voyeur et jubilatoire dans la transformation de Janet. Etre toutes et tous des “créatures de la nuit”.
Rose Tint My World Ce morceau si particulier, tant dans sa mise en scène que dans sa musicalité, est le basculement de toute la comédie musicale : en reprenant le leitmotiv de Frank-N-Furter “DON’T DREAM IT, BE IT!” c'est le choix pour tous et pour toutes, quelque soit sa sexualité, son genre et d'où l'on vient, de ne plus vivre par procuration mais d'être. Un hymne terriblement actuel.
I’m Going Home S'il est bien une chanson qui parle de la désillusion d'un monde rêvé et surtout de sa confrontation à l'aliénation face aux normes sociétales, c'est bien celle-ci.
I’m going home est un testament et il se termine par la mort de Frank-N-Furter. Symbolique mais bien réelle (il est condamné à mort et exécuté dans le film “pour son échec”), c'est le jugement de la société face à la dépravation et ce qui est considéré comme la décadence.
Superheroes Point d'orgue du RHPS, cette chanson laisse derrière elle les fastes des bas résilles, de la luxure et de la folie, pour n'offrir plus que l'humanité nue. Dans son désarroi.
C'est une chute brutale, “pessimiste et lucide" dira Wikipedia.
C'est également elle qui révèle le (non)sens terrible de tout “ce cirque” :
— ‘And crawling on the planet’s face, some insects called the human race. Lost in time, and lost in space. And meaning.’
Ce sont probablement les trois derniers titres cités qui offre le secret de ce que le RHPS a de plus précieux : rien n'a de sens que de vivre ce que l'on rêve, ce que l'on voudrait être. Notre genre, comme notre sexualité, n'a aucune limite, ni aucune norme.
Personnellement, lorsque le récit s'est refermé pour moi, il m'a beaucoup apporté après coup. Bijou du “Queer”, il contenait à mes yeux la folie comme l'abandon, la marginalité contre la raison, la société (sous la forme d’un Riff Raff pernicieux) contre la libération.
Aujourd'hui encore, le Rocky Horror Picture Show résonne en moi et le monde serait plus heureux s'il y avait plus de Frank-N-Furter.
L'oeuvre, magistrale, vaut encore d'être écoutée, vue, découverte, et comprise.
“Quand je serai vieux” est un peu mon petit cadeau de la rentrée : un titre inédit à découvrir, qui m’a demandé pas mal de boulot et d’émotion, pour travailler sur les harmonies et les voix de mon père.
Voilà quelque chose que j’aurais du faire depuis bien longtemps mais je viens de “pousser ma musique” sur les différentes plateformes, à savoir Spotify, Deezer, Apple Music, Amazon, etc.
Maintenant, quand vous taperez *Baptiste Charden*, vous pourrez entendre mes modestes mélodies. Certaines encore assez actuelles, d’autres plus anciennes voire confidentielles, inédites.
Notamment le travail réalisé avec mon père ou mes enregistrements californiens à Long Beach.
Je ne vais pas remercier tous et toutes de m’avoir accompagné toutes ces années mais ça m’a ému de retrouver, de mettre en ligne, tout ce son. Comme un voyage musical à travers le temps.
Le blog de Bap* (Baptiste Charden).
Créatif, auteur, chanteur, mélodiste, comédien, joueur, entrepreneur, rédacteur en chef, éditeur. Presse écrite, livres et biodiversité. Transcendantaliste et Libertarien de gauche.
Et toi, tu rêves à quoi ?
PROCHAINS CONCERTS
🎤 31 mars 2023 (19h) Le Connétable (Paris) "Retour sur scène"
🎤 10 juin 2023 (21h30) Le Connétable (Paris) "Si je t'écris ce soir de Vienne..."
🎤 7 octobre 2023 (20h30) Centre culturel de Captieux (33) "Stone & Charden Baptiste"